Le terme pesticide désigne les substances ou produits "destinés à
lutter contre les organismes jugés nuisibles" (source :
glossaire.eaufrance.fr), qu’il s’agisse de plantes, d’animaux, de
champignons ou de bactéries. Ils peuvent être classés par type d’usage
(herbicides, insecticides, fongicides, nématicides, rotondicides...),
par famille chimique ou encore par mode d’action.
Le mot pesticide concerne : l’ensemble des produits phytopharmaceutiques
ou phytosanitaires, dont l’objectif est de protéger les végétaux
cultivés des agresseurs (insectes, champignons, limaces etc.) et de
lutter contre les plantes indésirables. Ils sont utilisés en milieu
agricole mais également pour l’entretien des voiries ou par les
jardiniers amateurs. L’usage agricole est largement majoritaire avec
plus de 90 % des tonnages vendus ; et une partie des biocides : vaste
famille de substances chimiques capables de tuer différentes formes de
vie biologique, mais utilisées en dehors de l’agriculture pour l’hygiène
générale : désinfection en milieu hospitalier, conservation du bois,
etc. Les biocides englobent aussi des antibiotiques, des désinfectants
ménagers ou autres (piscine)...
La plupart des pesticides sont constitués de molécules organiques de
synthèse. L’agriculture française en utilise un peu plus de 500, qui
entrent dans la formulation d’environ 2 900 produits commercialisés
(source : données 2013 de la banque nationale des ventes des
distributeurs). Ceux-ci bénéficient d’une autorisation de mise sur le
marché, délivrée antérieurement par le ministre en charge de
l’Agriculture et depuis juillet 2015 par l’ANSES, dans le respect du
règlement européen du 21 octobre 2009 relatif à la mise sur le marché
des produits phytopharmaceutiques, après une procédure d’évaluation du
risque pour le consommateur, l’utilisateur et l’environnement. Ainsi,
des substances sont régulièrement interdites à l’usage mais,
parallèlement, de nouvelles substances sont autorisées. Les substances
actives des pesticides et les molécules issues de leur dégradation,
appelées métabolites, sont susceptibles de se retrouver dans les
différents compartiments de l’environnement (air, sol, eaux, sédiments,
etc.) ainsi que dans les aliments et donc dans la chaîne alimentaire.
Même si elles ont initialement un rôle de protection des plantes, elles
présentent, in fine, par leur migration dans les différents milieux, des
dangers plus ou moins importants pour l’homme et les écosystèmes, avec
un impact immédiat ou à long terme.
Compte tenu des risques que représentent les pesticides, leur présence
dans les cours d’eau et dans les eaux souterraines fait l’objet de
suivis réguliers qui n’ont cessé de se renforcer depuis le début des
années 2000. Les suivis mettent en évidence une dispersion importante et
une présence généralisée des pesticides dans les milieux aquatiques, le
plus souvent toutefois en très faible quantité. Les résultats des
analyses permettent de vérifier si les normes, lorsqu’elles existent,
sont respectées. Ces normes sont définies au niveau européen par
substance ou groupe de substances et font partie des objectifs de
qualité de la directive-cadre sur l’eau. Le plan Écophyto, piloté par le
ministère en charge de l’Agriculture, a été mis en place en 2008 et
révisé fin 2015. Le dispositif a été renforcé pour le volet non agricole
par la loi Labbé, adoptée en janvier 2014, qui vise à mieux encadrer
l’usage des phytosanitaires.
Observation et statistiques : L’essentiel sur les pesticides dans l’eau – Environnement France